Bonne ou mauvaise mère ?
(elle est vielle, cette photo, j'ai perdu du poids depuis...)
Aujourd'hui, c'est ma première soirée toute seule avec ma fille. J'ai l'habitude de la journée, et le soir, c'est le père qui la couche.
Hier soir, nous sommes allés au restaurant, avec mon papa, et la petite n'était pas calme. Dans mes bras, elle hurlait. Je l'ai passée à son père, et elle s'est tue immédiatement.
Depuis, j'avoue que j'angoisse à l'idée de ne pas être une aussi bonne mère que lui est un bon père. D'ailleurs, j'avoue aussi me demander parfois si je suis une bonne mère tout court.
Il est certain que j'aime cette petite de manière inconditionnelle, et qu'elle a radicalement changé ma vie, mais également la personne que je suis.
Elle est vraiment douce, gentille et patiente avec moi, jeune mère débutante, et j'espère lui rendre avec tout l'amour que je lui donne. Je suis parfois un peu maladroite, mais je fais de mon mieux. Elle m'apprend tous les jours sur la manière dont je dois me comporter avec elle, et j'en apprends un peu plus sur moi-même. Je pense m'en occuper de mieux en mieux, et je prends de plus en plus de plaisir à m'en occuper.
D'ailleurs, je ne sais pas à partir de quand l'être humain ressent des sentiments, mais j'ai véritablement l'impression qu'elle est passée d'un stade de "je vous fais confiance", au stade "ouais, je vous aime bien". Certainement à cause des sourires et des gazouillis.
Elle est belle. Tout simplement. Et je suis fière du moindre petit progrès qu'elle peut faire. Comme le fait de comprendre que dans mes bras, elle peut s'appuyer sur ses avant-bras pour se décoller de moi et voir encore mieux le monde qui l'entoure. Ou le fait qu'elle se débat pour réussir à se mettre sur le côté (mais elle n'y arrive pas encore...). Ou encore, quand on la change, qu'elle drague le bourriquet qui est accroché au mur. Bref, chacun de ses sourires, chacuns de ses progrès, chacunes de ses moues sont un vide qu'elle remplit un peu plus chaque jour.
Et puis, les soirs comme ce soir, quand je la couche, qu'elle est dans mes bras, en luttant pour ne pas dormir, je pense à ma mère. J'espère, même en ayant été la troisième, lui avoir apporter au moins un peu de ce qu'Emilie m'apporte chaque jour. J'espère lui avoir procurer cette fierté, cet amour incontrôlable et si fort, ce sentiment de tendresse qui m'envahit quand elle me regarde dans les yeux...